Burned Legend
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 Manuel Jacobsson [085 %]

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Manuel Jacobsson
_MEDECIN

Manuel Jacobsson


Nombre de messages : 4
Date d'inscription : 16/07/2008

__ INFORMATIONS// & RPG

Maladie Psychologique
: - Moi? Malade ... *Leger rictus*

Rôle au sein de l'asile
: Chirurgien [officiellement, il est embauché comme médecin]

Âge du personnage
: 31 ans
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MessageSujet: Manuel Jacobsson [085 %]   Manuel Jacobsson [085 %] Icon_minitime18th Juillet 2008, 1:22 am

Le carrelage clair, les murs blancs, la lumière blafarde et froide : on ne pouvait pas croire à s'être trompé de lieu. S'il s'était toujours senti à l'aise dans les hôpitaux, ici c'était différent, ici, il y avait plus que l'ambiance blanche des lieux, il y avait cet aura maladif qui enveloppait tout s'y trouvant à l'intérieur, maladif et malsain. Malgré la réticence qui semblait vouloir tendre ses jambes à faire demi-tour, Manuel s'avançait toujours, pour s'arrêter devant le bureau de la secrétaire.

Il se présentait les choses relativement mal, il aurait préféré être à mille autres place qu'ici. Mais en fait, c'était pareil à chaque fois qu'il devait passer une entrevue… Non, faux, ici, c'était tout de même pire.
Il avait pensé à tout, il avait tout son discourt en tête. Il avait répété avec lui-même, devant le miroir. Il s'était imaginé des questions, et il avait préparé des réponses. Beaucoup de réponses pour beaucoup de questions. Il avait même enfilé ce beau veston propre, coiffé un peu ses cheveux, et ciré ses souliers.

C'était sa sixième entrevue. Il n'avait eu aucune nouvelle des cinq dernières, et pour le dire, il commençait à désespérer. Que ferait-il si celle-ci n'était pas fructueuse?

Il se présenta vaguement, annonçant pourquoi il était venu, le tout avec cette attitude professionnelle et préparée, mais dans laquelle on pouvait malgré tout discerner, si on prêtait un tant soi peu d'attention, cette légère incertitude, cette pointe de désespoir teinté, paradoxalement, d'une maigre marge d'espoir et d'espérance. Mais outre tout cela, il était loin de manquer de confiance en soi.

Il reçut cette liasse de papier qu'il se devait de remplir, et y jeta un regard un instant, avant de se retirer un peu pour déposer le tout sur une surface plane et se mettre à remplir les champs demandé.


:: Nom : Jacobsson
:: Prénom : Manuel
:: Âge : 31 ans
:: Date de naissance : 12 mars 1879
:: Nationalité : Canadien (Ontario)
:: Origines : Canado-Britannique
:: Sexualité : Bisexuel (non-affirmé)
:: Situation civile : Marié deux fois, veuf une fois, divorcé, père.
:: Profil professionnel : Études complètes en médecine, volet chirurgie.

:: Poste souhaité : Médecin
:: Motivations : « En fait je me cherche un emploi, comme médecin, ou tout poste s'y rapprochant. J'ai commencé mes études aux Canada, en Ontario, pour les poursuivre et les terminer en Angleterre. Je suis diplômé en médecine générale et j'ai mon attestation de spécialisation en tant que chirurgien. Oh bien sûr, je sais bien que vous n'offrez pas de poste en tant que chirurgien ici, ce n'est pas ce que je recherche de toute façon. Je veux commencer comme médecin. Vous dites? Oui, je sais, le salaire d'un chirurgien est beaucoup plus élevé, mais vous savez, je pense qu'on ne peut être un bon chirurgien sans n'avoir d'abord été médecin, c'est différent, c'est plus personnel, on communique plus avec les patients, ils sont disons…. Réveillés. On se sent moins seul, vous voyez? Pas que je me sente seul mais… je m'égare.
Comme vous avez certainement pu le lire dans mon curriculum vitae, je viens de quitter mon dernier emploi, à cause de mon emménagement ici. Je vous évite toutes les raisons pour simplement mentionner mon divorce. N'est-il que vous avez les références de mon ancien employeur en bas de page et que vous pouvez le contacter à tout moment.
Je dois sinon vous vanter mes qualités qui me permettrait d'apporter quelque chose de plus au cortège médical que vous possédez déjà. Je suis quelqu'un d'extrêmement travaillant et pointilleux, je ne laisse jamais les choses terminées à moitié. Je suis motivé, débrouillard, et j'apprend vite. Je pense être quelqu'un qui peut facilement s'attirer la sympathie des gens, ces derniers n'ont pas de misère à ce confier à moi, à croire en mes traitements. Qui plus est, ayant toutes les connaissances nécessaire pour opérer en chirurgie, s'il venait à arriver quoi que ce soit, je serait plus que qualifié pour obtempérer les opérations, et les réussir.
Et puis… -il semble hésiter, comme si étrangement, cette partie venait changer tout son discourt, lui donner une touche différente, plus malsaine- ce que je veux, c'est sauver des vies, sauver des gens, les éloigner de la mort, et leur laisser plus de temps devant eux, les guérir, et leur permettre de voir autre chose.
Je veux ce travail, monsieur le directeur, et sauf votre respect, je crois avoir toutes les qualités et les compétences requises pour l'honorer. Je pense que ce pourrait être un bon point pour ma carrière que de travailler ici, dans cet asile. »


:: Description Physique : Un homme de trente et un ans, encore dans la fleur de l'âge avec un physique attrayant. Manuel fait tout juste un peu plus d'un mètre quatre-vingt, et se présente sous cette carrure maigre aux membres filiformes, délicats et élancés. Malgré tout, il porte cette légère musculature qui empêche l'aspect général de son corps de tomber dans un excès osseux ou cadavérique. Le teint de sa peau est relativement clair, tirant parfois sous une sorte de blanc lumineux, mais restant malgré tout assez terne… On dirait que la mort lui a enlevé un peu de vie, la rendu plus blême qu'avant, plus –mort- qu'avant. Mais outre le teint de sa peau, l'incendie aura marqué son corps sous diverses manières.
Il aura toutefois eu la chance de garder son visage totalement intacte. Certainement en raison du masque qu'il portait alors que le fâcheux événement arriva. Le fâcheux sort échappa aussi à ses mains, protégée par les gants, mais elle ne laissa pas son ses bras, son torse et ses jambes impeccables, le tissu des vêtements n'étant pas anti-inflammable…

Pour en revenir à son visage, rappelons-nous le épargné, il a cette forme ovale, mince et légèrement allongée. Les joues légèrement creuses rajoute à cet aspect allongé, tout en semblant vouloir lui donner cet air plus réfléchi. Son visage se retrouve cadré par des cheveux d'une teinte mélangent le noisette, le marron et l'acajou. Ces derniers ont un aspect légèrement éméché constant, tout en se voulant soigné. Peut-être en fait le seul détail qui casse le physique de professionnel pour rajouter un petit quelque chose de bad boy, ce qu'il est malgré tout loin d'être. Ils sont coupés relativement courts, aux mèches inégal, et ne lui descend au plus bas qu'au niveau de ses oreilles. La façon qu'il a de les placer, ou plutôt de ne pas les placer, fait que bien souvent, il se retrouve avec plusieurs mèches devant le visage, qui toutefois ne cachent jamais complètement ses yeux. Ceux-ci possèdent leur iris d'une délicate couleur brune grisâtre, avec cette mince brillance et ce magnétisme étrange. Ces yeux sont comme un miroir sur son passé et sur son présent, sur l'avenir mort devant eux. On peut tant y lire de l'attendrissement, de la pitié, que la cruelle façon qu'il a d'agir professionnellement. Dans le reste de son visage, on peut y voir ce nez et ses lèvres fines, ce qui rajoute à son charme.

Pour y aller avec le reste de son corps, disons tout d'abord qu'il a de très belles mains, aux longs doigts délicats, lui donnant une belle agilité. Son corps, comme mentionné précédemment, n'a pas hérité de la même chance que son visage et ses mains. Son torse reste marqué, à lui seul, d'une entaille d'envions cinq centimètres, proche de l'endroit où se situe le cœur humain. Même si la peau semble s'être soudée, on note encore la ligne noircie de la blessure ainsi que les points de suture qui rapproche les deux bords de la plaie. Son corps étant mort, il ne peut les enlever, car la blessure en fait ne se cicatrisera jamais complètement. Le reste de son corps, c'est à dire son ventre, ses bras et ses jambes, est marqué de diverses ecchymoses, traces de brûlure et coupures légères.

Quittant l'aspect purement corporel et s'orientant vers son allure quotidienne, soit sous la forme vestimentaire, on pourrait dire que Manuel n'est pas réellement quelqu'un d'original. Il suit à peu près la mode de l'époque, sans plus.


:: Description psychologique : On est obligé de dire qu'il a de bonnes intentions. On ne peut pas passer à côté de ce point, tellement c'est évident, tellement là semble être l'essence du moindre de ses agissements. Mais est-ce que ces bonnes intentions portent nécessairement à fruit? Pas vraiment, et c'est là que semble se situer le problème. On dirait que pour lui, avoir de bonnes intention est la seule choses qui importe, les réaliser de manière à ce qu'ils conservent ce positif d'origine semble, dans son cas, qu'une action de second ordre sur laquelle on porte moins d'efforts. Le résultat ainsi est évident et logique : Sa façon de faire les choses se retrouve ainsi maladroite, et le résultat est souvent bien loin de l'idée d'origine. Plus que ça, c'est aussi qu'il se perd en cours de route, désorienter par ses désirs et passions, par ses envies et expériences, par les ordres et les lois, il n'arrive que très rarement à centraliser ses priorités et intérêts.

On se doit de rajouter à cela que Manuel est quelqu'un d'extrêmement rationnel, de très terre-à-terre. Il ne voudra jamais chercher à s'imaginer des fausses joies, jouer de «si». Il s'entête à ne vouloir croire ni aux miracles, ni à la magie ni aux quelconques formes de paranormaux, de vie après la mort […] même si cela aurait à se retrouver, bien réel, devant lui. Il veut croire en ce qu'il a toujours crut, il veut croire en ce qu'on lui a enseigné, en ce qu'il peut expliqué, en ce qu'on lui a toujours dit. Il veut croire en ce qu'il peut voir, toucher et prouver. Il est autant tête dure, et donc, croyant fermement à ses idées, il sera dur le lui faire avaler quelque chose qu'il pense impossible sans le lui prouver concrètement.
Très loin d'être le plus grand optimiste –litote pour dire en fait que ce n'est qu'un pessimiste- il préférera voir le mal d'une situation, pour être heureux si c'est le contraire qui arrive, mais aucunement déçu si elle tourne mal, comme il l'eut donc prévu au préalable.

Il a sinon de ces caractéristiques typique aux gens du domaine médical : Posé, calme, réfléchi, attentif et patient. Ces qualité essentiel pour quiconque travaillant dans le domaine de la santé, quiconque jonglant inlassablement entre ses mains avec des vies humaines, et voyant tant naître que mourir devant ses yeux. Mais même les médecins ont de ces défauts, et Manuel peut très bien devenir excessif quand la situation sort de son contrôle, ou bien qu'elle dépasse ses limites. Quand il ne peut trouver la bonne solution, quand il n'arrivera pas à cette dernière de manière censée, logique, avec cette évidence si facile, alors il perdra lui-même le contrôle et s'emportera, tant dans ses manières et techniques que son comportements.

Si on pourrait doté l'être qu'il est de cet humour particulier mais bien présent, qui arrive tout de même a faire sourire les gens sans être le calibre à faire du stand-up comique, il est celui avec lequel vous pourrez avoir de grandes conversations. Pourquoi? Simplement parce qu'il a sa propre vision des choses sur tout, qu'elle lui soit propre ou calquée des réflexions de scientifiques et gens divers.
Dans un certain excès, notons cette peur irrationnelle des chats, dû à un malheureux événement de son enfance. Il déteste autant prendre le train ou le bateau, mais est-ce important, à présent?

Il est bisexuel, donc autant attiré par les hommes que les femmes, mais il se refuse de se l'avouer. Non, ce n'est pas exactement cela. Si bien qu'il s'accepte comme telle, il n'acceptera pas de tomber amoureux d'un homme, ou du moins, mettra très longtemps avant de s'y abandonner complètement, ce qui n'est pas le cas des femmes, avec lesquelles il se perd et se donne en trop peu de temps. Le cas de cette dernière semble toutefois êtres modifié depuis sa deuxième séparation, ce qui semble tendre toute relation amoureuse un peu difficile pour lui.

Il adore les enfants, particulièrement sa fille, et regrette la perte de cette dernière. En fait, il n'aimerait que pouvoir la revoir, une seule fois, croiser son regard, même si elle irait à ignorer qui il est, juste la voir, sourire, et être heureuse. Mais il y a cette part égoïste de lui qui aimerait aussi l'avoir près de lui, la forcer à être heure –avec- lui.
Donc outre cette passion pour la médecin, celle pour sa fille [car c'est d'un certain sens une sorte de passion], il se révèle être un très bon guitariste, classique s'entend. La musique restant l'une de ses passions qu'il n'a jamais voulu montrer, de sorte que personne outre Madison n'eut entendu les notes produites des cordes de son instrument.


Dernière édition par Manuel Jacobsson le 30th Septembre 2008, 4:42 am, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Manuel Jacobsson [085 %]   Manuel Jacobsson [085 %] Icon_minitime21st Septembre 2008, 1:37 am

:: Histoire, vécu : C'est en date du 12 mars 1879 que cette histoire commence, et elle est vouée pour se terminer inlassablement en 1910. Mais commençons par le début. Le Canada-Uni depuis peu devenu le Dominion du Canada par la confédération canadienne connaît ici sa première phase d'industrialisation. Dans un monde où plus que jamais les deux milieux économiques [les ouvriers, la bourgeoisie] sont divisés, naît Manuel, deuxième et dernier garçon d'Hélène et Williams. C'est sous chance que sa famille fait partie de la bourgeoisie d'affaire, car ainsi, il obtint la possibilité d'un réel avenir, d'études, et d'un vrai métier, au contraire de la seconde classe sociale où même sous l'âge de cinq ans, les enfants commençaient à travailler dans les diverses usines.
Son enfance s'oriente plutôt normalement, il suit l'école la bonne partie de sa journée, et en rentrant, s'amuse comme un enfant le ferait.

Les premières années de sa vie suivent ainsi cette même ligne platonique, brodée d'une routine qui semble satisfaire tous ses participants. Sa vie n'a rien à envier, rien à plaindre, et il la vit ainsi, avec la plénitude de l'innocence d'un enfant.

Il a onze ans, lorsque son frère se marie. Ce dernier à alors 17 ans, et quitte la maison, s'installer avec sa belle. Si le départ de son frère aîné attriste Manuel, parce qu'il perd une présence dans la maison, il perd un morceau de sa routine si confortable, il ressent ainsi aussi cette délivrance. Délivrance si particulière, qui se confond avec le vide que laisse son frère en quittant. Délivrance qui se traduit en fait par une libération personnelle. En fait, pour le gamin de onze ans, son frère jouait aussi le rôle d'un model, d'une icône à suivre, d'ainsi, son opinion restait importante pour le gamin. Opinion qui, malgré lui, n'avait cessé d'influencer ses choix, ses actes et comportements.
En quittant, son frère lui donnait le plus grand cadeau. Suivre ses propres traces, découvrir qui, lui-même, il était, et surtout, apprendre à s'assumer…

Cette même année, il aima, il apprit à aimer. Pas l'amour avec un grand A, mais celle avec un a, en lettre minuscule, qui débute tout de même le mot «aimer». Il se fit sa première petite amie sa première copine. Première fois qu'il avait une relation, au sens large du terme, avec une fille de son âge. Parce que les écoles n'étaient pas mixtes, que les clans étaient très –trop- souvent divisés entre sexe, il n'avait jamais eu d'amie fille. Dans un monde aussi très sexiste, il ne fallait pas s'étonner. Si à l'âge adulte les femmes se retrouvaient à rester à la maison, ou bien avec beaucoup de chance d'occuper des postes d'infirmière, et que les hommes étaient ceux dit travaillant, rapportant le salaire à la maison et faisant vivre leur famille, on oubliait de favoriser les rapport garçons et filles dès l'âge de l'enfance…
Pour Manuel, les filles, c'était la découverte d'un autre monde, d'une autre chose. Un univers dans lequel il entrait tête première, fonçait dans l'inconnu sans expérimentation aucune. Il fonçait ainsi et vivait cette première relation avec en fond l'envie de ses copains. Ce n'était pas tant une relation, plus une sorte d'expérimentation, une relation d'apprentissage et de découvertes. Et s'il n'y eut qu'un seul sentiment qui les lia, ce ne fut jamais réellement l'amour, ce fut un attachement, qui vous lie de plus en plus chaque jour. La relation dura toutefois cinq mois, après quoi la séparation vint d'elle-même, forcée par le départ de la jeune fille, suivant ses parents dans leur immigration pour les Etats-Unis. La séparation de créa pas chez lui cette peine d'amour qui conclut habituellement les relations, mais il fut attristé de perdre une amie. Ils avaient vécu cinq mois en tant que couple, mais un couple d'amis, beaucoup plus qu'autres choses.

Et les années qui passèrent furent comblées de moments tant marquants que passifs. Il développa sa phobie dès chats à l'âge de douze ans. Mauvaise expérience avec un chaton que ses parents rapportèrent à la maison, cédant aux demandes de l'enfant. Il était si beau, tigré dans ces teintes de gris et d'orangé, et tout se déroula à merveille jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge d'un an. À un an, on vous dit qu'un chat c'est encore un bébé, encore tout petit, qui a envie de jouer, de découvrir, mais qui y va un peu plus brutalement. Ils s'étaient mis à le sortir dehors depuis tout juste quelques temps. C'était un soir d'été, et Manuel venait tout juste de le rentrer, remarquant par le fait même la proie que son chat ramenait avec lui, entre ses dents, tout fier. L'oiseau semblait encore vivant, et alors que l'enfant voulu l'enlever de l'emprise de son minou, ce dernier s'emporta. Il ne semblait pas du même avis, et voulait apparemment garder son repas. Devenant méchant, il griffa Manuel sur tout l'avant-bras gauche ainsi que sur le poignet droit. Le bras maintenant en sang, recouvert de griffures qui lui avait lacérée la chair, il lâcha toute attention sur le chat, s'en éloignant rapidement en pleurs.
Ils se débarrassèrent de l'animal, Manuel ayant développé une phobie des chats ainsi. Les griffures cicatrisèrent, mais restèrent ces marques blêmes, légèrement boursouflées.

Et encore, les années passèrent. Il se fit une deuxième copine, encore rien de sérieux, il termina son deuxième cycle d'éducation et décida de se diriger vers des études de médecine. Ce n'était pas tant parce que c'était un rêve d'avenir qu'il entretenait depuis un long moment, ni parce que ses parents le poussaient, mais simplement parce que c'était venu comme cela. De par ses bonnes notes scolaires, il s'était ouvert plusieurs portes, et avait simplement choisi médecine comme celle qui semblait au plus lui ressembler, être capable de l'intéresser.

Il débuta ainsi ses études de médecine générales l'année suivante, soit alors âgé de 17 ans. C'est cette même année qu'il rencontra Julia, jeune fille de quinze ans qui étudiait pour devenir infirmière. La chimie fut instantanée, et il ne mirent si peu que deux mois avant de sortir ensemble. Au bout de deux ans, alors qu'il en avait 19 et que elle 17, il se marièrent. Julia venait tout juste de recevoir son certificat pour opérer en tant qu'infirmière, alors que Manuel était encore voué à de longues années d'études.
Leur mariage de fit dans la belle église du village, et ils échangèrent vœux, baiser et bagues devant leur famille respective et amis. Avec l'argent reçu pour le mariage, ils achetèrent leur première maison, relativement petite, mais assez spacieuse pour pouvoir accueillir avec aise deux personnes.

Les deux années qui suivirent furent belles et ravissantes. Il vivait un amour parfait avec Julia, et il nageait dans le bonheur comme jamais. Il continuait toujours ces études, et plus il avançait dans son cheminement, plus il se prenait de cet intérêt démarqué pour la médecine.
Pourtant, tout ne pouvait pas rester si beau. Ce bonheur prolongé ne pouvait être présage que d'un malheur, et dans l'aveuglement de leur plaisir mutuel, ils n'avaient jamais prévu ce qui arriva. Sur Julia, le diagnostique d'un cancer fut déclaré. La maladie de sa femme affecta Manuel, de sorte qu'il délaissa ses études, malgré ce qu'elle cessait de lui répéter. «Continu, n'arrête pas, ne gâche pas ce précieux temps, c'est déjà assez long comme ça. Et puis ce sera bien vite fini, bientôt je serai guérie. On travaillera ensemble, je serai l'infirmière, toi le docteur.» Mais ça ne se réalisa pas. Elle finit par décéder : les traitements avaient commencé trop tard, le cancer était déjà trop intégré à l'organisme. Manuel fut détruit par la mort de Julia, il décida d'abandonner ses études, et resta chez lui, sans rien faire d'autre que pleurer la mort de son épouse.

Six mois passèrent, où il resta dans ce stade, refusant toute aide, retournant sans cesse parents et amis tentant en vain de le consoler. Devant son incapacité de faire quoi que ce soit, de pouvoir changer les choses, il décida de fuir. Il décida de faire ce que Julia voulait qu'il fasse, de continuer ses études et de devenir réellement médecin. Mais ici, il N,en était pas capable, pas avec la maison, la famille, les amis, les lieux, et tous les objets de sa femme qui sans cesse lui rappelait sa mort qui était venu bien trop tôt. Ainsi il fugua son Canada natal, il se loua un logement dans la grande ville où se trouvait l'école de médecine, et reprit doucement ses études au point où il les avait laissées. Il tenta de se refaire des relations, des amis, mais jamais ce n'était pareil. Alors pour oublier, pour noyer sa peine, il se réfugia dans l'alcool et les courtes relations frivoles. Il découvrit sa bisexualité durant ce laps de temps. Débutant sous l'alcool, il savait toutefois que l'attirance n'était pas dû aux effets de la boisson et qu'il était encore sous pleine conscience et en plein contrôle. Ils finirent au lit. Durant cette période, il recommença avec d'autres hommes, quelques autres fois, mais toujours sous une grande discrétion, restant caché et ne l'affirmant pas. Parce que s'il se refusait lui-même à se l'avouer, il y avait aussi le fait que la société était encore contre et attribuait cela à une maladie mentale. Heureusement que Manuel avait un alibi. Si jamais ça venait à se savoir, il pourrait toujours le contredire en relatant son mariage avec Julia…

Puis vint les jours où l'alcool enivra chacune de ses journées. Il frôlait le seuil de l'alcoolisme, sans toutefois jamais le dépasser, et c'est à se demander comment il réussit à passer au travers de ses études, et surtout, à bien les mener et les réussir. Il choisit sa spécialisation cette même année, soit chirurgie.
Puis il prit conscience. Il prit conscience du stade qu'il avait atteint, il se rendit compte qu'il abusait trop. Ça vie n'avait plus de sens, en voulant tout faire pour oublier la mort de son épouse et passer à autre chose, il ne faisait que dégrader son état encore plus. Depuis la mort de Julia, il lui semblait ne plus avoir rien fait de bien, rien avancé de bien. Et comme répondant à cette quête de changement et d'avancement, il fit la rencontre, un peu moins d'un mois plus tard, d'Elizabeth, professeur au niveau du premier cycle. Il ne mirent pas de temps à sortir ensemble, et Manuel découvrit une nouvelle chimie, qu'il refusa toutefois de comparer avec celle qu'il avait vécu avec Julia. Ils se marièrent alors qu'il avait 28 ans, elle ses 25. Il termina ses études quelques années plus tard, et devint finalement réellement chirurgien.
Toutefois, encore nouveau dans ce domaine, il n'obtint pas un réel poste permanent en tant que chirurgien. Il avait besoin de faire ses preuves d'abord. Il joua ainsi surtout en médecine générale, quelques chirurgies par-ci, par-là, mais aucunement à plein temps.

Cette même année, il mit enceinte Elizabeth, et plus ou moins neuf mois plus tard, fit lui-même l'accouchement. Alors père d'une jolie petite fille qu'ils prénommèrent Madison. Nouvelle phase de bonheur. Leur petite fille grandissait assez bien.
Il trouva un poste permanent dans un petit hôpital du coin, mais cette phase de bonheur ne pouvait pas durer. C'était à croire qu'il était l'élu d'une malédiction. Leur relation de couple, à Elizabeth et à lui, commença doucement à se détériorer, en grande partie dû au fait qu'il travaillait trop et qu'il passait de moins en moins de temps à la maison, à s'occuper de la petite. Quand il revenait, il était toujours exténué, et filait se coucher pour repartir très tôt le lendemain…
Quelques semaines après ses 31 ans, elle lui présenta les papiers du divorce qu'il refusa de signer. Il n'avait pas envie de la perdre, alors qu'il l'aimait. Il n'avait pas envie, encore une fois, de perdre son épouse. Certes, elle ne mourrait pas, mais c'était une déchirure tant comparable. Elle porta le tout en appel à la cour, et lui savait parfaitement que cela signifiait qu'il était perdu, que le divorce aurait lieu et que, par le fait même, qu'Elizabeth se retrouverait avec la garde complète de Madison.
Il s'évada encore plus dans le travail à partir de cette annonce-là. Ce qui n'était pas à l'aider dans sa cause. Le jour J arriva enfin, et il se présenta, déjà détruit, devant le juge. Elizabeth gagna, bien évidemment. Elle eut aussi droit à la garde complète de Madison, le juge jugeant que par ses excès d'alcoolisme des années précédentes, par son postes de travail trop exigent, Manuel ne se serait pas révélé un bon père. Il lui accordait un droit de visite par semaine. Manuel n'y alla jamais. Pas par manque d'envie, très contrairement. Il en mourait d'envie, il avait plus que tout envie de voir sa fille, de la serrer dans ses bras, de voir son sourire, d'entendre ses rires, sa voix, se plonger ses iris dans ses beaux yeux qui ressemblaient aux siens. Mais il n'y alla pas, parce qu'y aller serait multiplier par mille la douleur de son absence. Parce que chaque fois, il devrait la quitter.
La perte de sa femme et de sa fille le fit retomber dans l'alcool. Cette fois, la frontière en l'alcoolisme et ce qui ne l'était pas se rétrécissait encore plus. Il fit quelques erreurs médicales, et ça vint à se savoir. On vint à se rendre compte qu'il rentrait souvent sur son quart de travail avec de la boisson dans le sang, et sa réputation commença à courir. Par pitié, son patron vint lui parler, et lui proposa quelque chose. Si les rumeurs continuaient de courir, s'il gardait son poste, il finirait bientôt par perdre sa carrière et il devrait se réorienter. Il ne lui restait le choix que de démissionner, sans quoi de toute façon, il devrait le virer. Mais il avait pitié d'une homme qui avait tout perdu, son patron avait été attendri par ses discours élogieux sur sa fille et sa femme, malgré le divorce qu'elle ui ai fait subir. Il avait été attendri par l'amour qu'encore, Manuel leur portait, et il ne souhaitait pas encore lui faire subir une autre perte. Sauf qu'il y avait des limites.

Manuel accepta, et démissionna. Il déménagea, juste un peu plus loin, à Glasgow, juste assez pour qu'on puisse mettre sa démission sur cette raison. Il devait maintenant ce chercher un nouveau job, pas en tant que chirurgien, parce que de toute façon, il n'en trouverait pas. Son ancien patron, en lui donnant cette chance de réessayer, avait toutefois refusé de le référencier comme chirurgien, mais simplement comme docteur, médecin général. S'il voulait redevenir chirurgien, il allait devoir de nouveau faire ses preuves, et surtout arrêter l'alcool. Manuel postula un peu partout, tant dans les grands hôpitaux, que dans ceux privés, et même dans certains asiles de la région.

Il passa quelques entrevues, avant de finalement obtenir un poste. Médecin à l'asile de Glasgow. Tant ce n'était pas ce qu'il espérait, tant il aurait cent fois aimé mieux autre chose, tant il s'en contenta, et saisit cette deuxième chance qui pour une troisième fois semblait être peut-être la clef d'un autre avenir, d'une autre direction, et de peut-être d'autres bonheurs.

La suite, vous la connaissez : Il obtempéra un temps comme médecin, jusqu'à ce que l'asile se mettre à se consumer sous les flammes. Lui qui avait espéré en cette chance un avenir peut-être meilleur, était pris à rester ici à jamais, et à revivre ces mêmes années sans cesse, jusqu'à ce qu'à nouveau l'asile brûle, et qu'encore le cycle interminable reprenne.



:: Peurs, phobies : À REMPLIR

: Votre parcours dans l'asile : À REMPLIR
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