Burned Legend
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 # Entre odieux // Elyse Cromwell

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Innocent Haze
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Innocent Haze


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Rôle au sein de l'asile
: Un esprit. Non ! Il a l'air tellement humain et réel... Il est tellement doux et gentil... Suivez-le... Reconfortez-vous à son aura lumineuse...

Âge du personnage
: Il parrait si jeune... Son visage semble figé dans le temps, comme s'il était condamné à avoir 13 ans éternellement.
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MessageSujet: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime21st Juillet 2008, 5:43 pm

    Cette odeur de couleur, cet odeur de fer, rouge. Du sang. Il émanait entièrement de la porte et Innocent, pour aucune raison saisit sa lèvre inférieur entre ses dents, mourant d'envie. Envie. D'être envie ? Il était plus vivant que jamais, l'air plus présent sur sa peau blanche, l'odeur plus forte que jamais. Du rouge, de la soie rouge, partout, figée. Et la femme s'avançait. Non, les murs bougeait d'eux même parce qu'Innocent avait une perception étrange des choses, parfois. Et pour lui, se n'était pas elle qui bougeait, mais les murs autour d'elle qui semblaient disparaitre dans la noirceur, dans le néant, noir. Rouge et noir, c'est ce qu'Innocent voyait.

    Et il la suivit durant tout son trajet, de la porte au bureau de bois anciennement blanc, recouvert de rouge. Il ne savait pas vraiment ce qu'il devait faire. Devait-il rester assit, là par-terre et attendre qu'elle se fâche, ou alors devait-il se relever et se diriger vers son bureau pour lui donner sa fiche ? La première option semblait tellement plus amusante, mais bon. Pourquoi ? Une haine océanique, des yeux, luisant de lui et aussitôt Innocent se releva et s'approcha, un paquet de feuille froissées et mal-propres à la main droite.
    Croyait-il. Il s'imaginait qu'en approchant, il pourrait un peu plus voir son visage ? Non. Sa robe et son aura semblaient dévorer toute lueur, à peine existante dans cette pièce.

    Poser la fiche ou ne pas le faire ? Me l'arrachera-t-elle des mains ? Ou alors me la coupera-t-elle ? Elle est effrayante. Je l'aime beaucoup. Bien. Serein. Pourquoi ? Je me sens bien, à ses côtés. En sécurité ? C'est peut-être cette attirance trop facile, cette confiance trop naïve que j'ai tendance à porter aux gens. Je vais la poser, aux risque de subir les tonneres impatients de ses yeux. Je souris, elle souris, nous sourions. J'aime voir les gens sourire, alors je souris à mon tour. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a ?
    Elle la prend. Douceur impatiente.
    Mon écriture l'ennuis. Peut-être n'aime-t-elle pas les jolis dessin que j'ai griffoné ? Je sais que dessiner des champignons, alors il n'y a que des champignons tout autour de la fiche, tous différent, tous heureux, avec des sourires. Ils ont tous ses cornes, des grands yeux joyeux. je ne sais dessiner que des champignons, des champignons joyeux et souriant. Elle les trouve beaux ? Peut-être est-ce que je devrais lui montrer comment faire.
    Impatience impatiente. Elle s'impatiente. Elle s'ennuis, bâille sans retenue. C'est agançant parfois, voir le fond d'une gorge, sans cesse.

    J'ose ? J'ose. Ouvrir la bouche, doucement, pour prononcer un faible bonsoir. Seulement pour avoir l'ai gentil. Est-ce qu'elle est assez intelligente pour comprendre que ce n'est que mensonge, cette fausse gentillesse ? J'espère. Je ne crois pas qu'elle est du genre à faire embrasser des gens et a les saluer. Elle ne fait pas de calins.
    Je continue de la regarder.


    Ses yeux dans les siens.

    « Bonsoir. »

    Et puis du silence. Elle continua à ignorer la présence d'Innocent, qui ne saissait, lui, de la regarder. Ses mine sombre, austère, froide, et des yeux cent fois pires.
    Odieuse. Elle l'était, oh oui, tellement. Avec sa façon de lire sa fiche remplie, à chaques phrases, les mimiques de son visage toujours froides, le son désagréable de sa bouche. Une sorte de soupir, découragé. Mais Innocent ne se souvenait plus vraiment de ce qu'il venait d'écrire. De toute façon, inutile. Plus jamais il n'aurait à écrire quoique se soit.

    Partir ? Sur-le-champs ? Non. Rester, ici. Bien accompagné
    Immobile, en silence, les yeux fixés sur elle malgré sa demande sévère, ostère, de foutre le camps. Mais Innocent restait là. Il ne souriait pas vraiment, c'était un peu comme à contre-coeur, il ne faisait que montrer les dents d'une manière neutre. Il n'avait plus vraiment peur. Et c'est pourquoi il voulait rester ici, dans cette pièce. Lorsqu'elle se leva avec une grâce surdimensionné, Innocent fit de même. Mais il n'avait aucunement l'intetnion de quitter ses lieux pour se retrouver seul.
    Odieux. Il avait décidé de l'être, lui aussi. Ses jambes le menère avec determination vers l'arrière du bureau lorsqu'elle avait le dos tourné vers la porte. Et il s'assit sur sa chaise, confortable. Ce n'était pas du tout élégant, presque enfantin. Totalement même. Assis, le dos légèrement allongé et les genoux sous son menton.

    « Madame, puis-je rester ici ? »

    Malgré les ordres qu'elle cria aux suivants, il continuait de la fixer, de ses grands yeux marrons. Il ne voulait pas partir, et il n'allait pas le faire.
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: secrétaire de ces lieux, effraie les patients durant ses heures perdues

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: Ce n'est qu'une formalité.
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime21st Juillet 2008, 9:40 pm

    La secrétaire avait en effet le dos tourné, ses perles bleutées fixant obstinément la salle d’attente, au sein de laquelle une bonne dizaine de nouveaux venus, tout type de personnes confondu, attendaient, le regard las et les membres ankylosés par une longue attente. Certains s’apprêtaient à patienter pendant encore un moment, et la secrétaire ne se dépêchait guère de parcourir chacun de leur dossier, prônant pour la prise de contact qui facilitait la connaissance de l’autre. Cependant, si elle y prenait bien du plaisir, beaucoup trouvaient cette étape rude et tortueuse, parce qu’elle obligeait à ce que l’on fasse face à cette femme immonde, odieuse en son genre. Malgré son aspect enfantin et ses gestes mi-robotiques, mi-gracieux, elle intimidait par la sournoiserie de son regard, ses lèvres fines et pincées, ainsi que sa frêle carrure dont on disait que la force était quasi irréelle. Et sa voix, quelques fois mielleuse, une autre fois sèche et austère, sans oublier ce regard qui ne vous lâchait pas d’une semelle et pouvait lire en vous comme dans un ouvrage ouvert. Tel un livre, elle parcourait chaque page de votre vécu avec intérêt, se plaisant à violer votre intimité, vos secrets, ainsi que toutes les choses dont vous avez le plus honte. Elle ne reculait devant rien pour laisser une trace indélébile dans le cœur de chacun, et cela après chaque visite dans son secrétariat. Et sous ses grands airs hautains, chevauchant héroïquement son piédestal en or massif, elle jouissait d’un self control qui pouvait pourtant la quitter à tout instant.

    Et Innocent Haze, ce jour-là, eut la bonne idée de lui faire perdre patience, désireux de la faire sortir de ses gonds en deux temps trois mouvements. Sa seule présence suffisait à l’agacer, parce que c’était un enfant et que l’entendre brailler continuellement était une source d’ennui, et un bon prétexte pour commettre un meurtre. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à ce que l’adolescent fasse de son bureau un nouveau terrain de jeux, se procurant son fauteuil sans demander la permission. Ainsi, ce fut un Haze en position fœtale qui observait incessamment la jeune femme, au corps meurtri de part et d’autres par des petites entailles d’origine inconnue. Et entendant ses quelques paroles, dont les dernières furent fortement déplaisantes, elle eut vite fait de fermer la porte au nez d’un des patients, s’apprêtant à entrer dans son bureau. On entendit de l’autre côté un petit cri nerveux, finalement évacué après tant d’heures à le contenir, par fierté, par dignité.


    « Tu as donc décidé de pourrir ma journée… »

    Bien. Il fallait faire preuve de patience. Mais même si elle était décidée à garder son calme, à faire preuve de délicatesse et de sensibilité, elle se savait peu douée dans ce domaine et craignait de perdre le contrôle n’importe quand. Il ne fallait pas oublier qu’il s’agissait d’un esprit, qui à l’origine n’avait rien de matériel à part sa voix retentissant faiblement dans le secrétariat, sans omettre sa silhouette fluette transperçant de son innocence immaculée la pénombre des lieux. En revanche, Elyse se fondait complètement dans la noirceur de son endroit personnel, croisant les bras, cambrant ses hanches sur le côté et dégageant une certaine féminité sous cet angle là. Son petit nœud papillon faisant office de décoration pour son bandeau, caressait lascivement une partie de son oreille droite, frôlant son lobe et s’entremêlant avec quelques mèches basanées. Puis, ses orbes tourbillonnantes de haine et de mépris se posèrent brutalement sur le visage candide de son interlocuteur. Elle ne le supportait pas. A peine arrivé, elle perdait peu à peu la notion des limites, et brûlait d’envie de dépasser ces frontières qui exigeaient d’elle une conduite politiquement correcte. Le but étant de ne pas effrayer directement les patients, de se cantonner à son rôle en tant que secrétaire, visitant et classant les dossiers de chacun, selon qu’ils étaient satisfaisants ou inaptes à combler son âme inquisitrice.

    « Ecoute, petit agneau faussement immaculé, je passe mon temps à régler des formalités administratives. Il s’agit de mon boulot, et je dois le faire consciencieusement. Et pour se faire, il ne doit y avoir que deux personnes dans cette pièce : le nouvel arrivant et celle qui l’accueille. Autrement dit, ayant déjà examiné et classé ton dossier, tu ne peux rester plus longtemps dans ce bureau. »

    Mais rien n’assurait le succès de ses conseils amicaux, prononcés sur un ton faussement posé et réfléchi. En réalité, elle se retenait de lui hurler dessus, de lui scander tout son mécontentement, parce qu’elle savait que si sa colère éclatait, rien ne pourrait la retenir. Evidemment, il était déjà mort, mais elle de son côté se donnerait plus de Mal que de Bien, et plutôt que d’en baver pour un autre, autant se contenir jusqu’au bout. Toutefois, de là où il se trouvait, l’Enfant Innocent pouvait sentir les épaules d’Elyse trembler. La petite boule de nerfs commençait à entrer en activité, tel un volcan s’apprêtant à entrer en éruption, déversant une lave brûlante qui ravagerait tout sur son passage. Puis, comme pour insister sur son injonction, elle déclara en articulant, gardant cette même froideur dans le timbre de sa voix :

    « Innocent Haze, déguerpis. »

    Achevant de prononcer cette phrase en effectuant quelques pas en direction de l’esprit, non pour le menacer mais pour l’inciter à quitter son fauteuil ; cet objet qui était un symbole d’autorité. Hors de question de le laisser se faire monopoliser par une vermine, et appuyant les paumes de sa main sur les rebords du bureau bancale, elle se pencha un peu plus en avant, ses prunelles se trouvant toujours plus proches de celles de son vis à vis.

    « As-tu compris ou dois-je te le répéter ? »

    Susurra-t-elle près de son oreille, dévoilant un agacement léger, Ô combien léger qui pouvait croître à tout instant.
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Innocent Haze
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime22nd Juillet 2008, 1:01 am

    Innocent restait assit, immobile sur son fauteuil. Confortable. Il en avait assez d'être sur le sol, il avait rédigé toute sa fiche sur le carrelage froid. Pourquoi elle n'irait pas l'essayer ? Elle, s'asseoir par-terre. C'était peut-être trop lui demander ? Elle avait le dos tourné et Innocent ne pouvait s'empêcher sa silouhaite noir, vipère, maigre. Était-elle vraiment la secrétaire de ces lieux ? C'était à en douter. Mis-à-part son air hautain désagréable, elle n'avait rien de très... adulte ? Parfois Innocent a de drôles de résonnements.

    Je continue de la fixer. Je vais m'en rendre malade. Elle n'a toujours pas remarqué que je me suis assis sur son fauteuil. Est-ce qu'elle serai prête à me tuer si jamais elle le remarquait ? Inspirer, expirer... Et puis je continue de la fixer, son dos, ses cheveux. Elle croit que je suis partis, mais j'ai osé désobéir, et je suis resté. Et vous savez, cet évènement étrange qui se produit lorsqu'on fixe ue forme dans l'ombre, aussitôt elle semble dévoré un peu plus à chaque secondes. On continue de la fixer et aussitôt qu'on ferme les yeux pour les réouvrir au même instant, tout est revenu normal. C'est l'éclairage qui fait ça, je crois. C'est parce qu'il est faible, je crois. Il est presque nul. Mais pourquoi je parle de l'éclairage ? Autant décrire le bureau blanc. Enfin, presque blanc. Autrefois blanc ? Poisseux de sang et je peux préciser qu'il n'est pas sec partout. Crade. Un peu... Pourtant cette belle couleur m'attire et je pose mes doigts tout aussi sales, je plonge le bout de mon ongle dans la texture légère. Hémoglobine, c'est doux sur la peau, tellement frais. Qu'est-ce qui se passe ? C'est du sang. Simplement du sang alors pourquoi cette étrange attirance ? C'est comme un aimant, je suis le métal, le fer, comme l'odeur qui emplis cette pièce.
    Un faux mouvement, un manque d'équilibre, le fauteuil recule dans un raclement sourd et sur-le-champ la jeune secrétaire se retourne.
    Je fuis son regard. Aussitôt qu'elle se décide enfin à refermer la porte au nez d'un nouvel arrivant, je me retourne en gardant cette position confortable, le dos bien calé contre le dossier, les jambes légèrement ouvertes pour pouvoir laisser passer mes mains entre, ouvrir le premier tiroir au centre dans un bruit strident, d'un grincement clairement malsain, comme si une créature épouvantable venait d'en sortir, comme si une femme criait son sein fraichement manger, ou couper.


    Des crayons de papier, en quantité indistruel. S'en était presqu'effrayant tellement le tiroir en était remplis. Effrayant, vraiment. Mais pas de temps à perdre, il fallait avoir l'air préoccuper depuis un moment. Aussitôt, Innocent s'en saisit une poigner et les posa tous sur le bureau dans un bruit de... crayons déposés sur un bureau de bois ? Disons-le comme ça, moins compliqué. La plus grande moitier des plombs avait touché au sang frais et s'en imprimèrent merveilleusement, et Innocent sourit. Il s'en saisit d'un premier et entreprit un faux dessin de champignon, complètement baclé. Encore aux côté de dame la porte, la secrétaire semblait examiner le comportement qu'Haze avait eut à l'instant même. Elle ouvrit la bouche pour pester, cracher je dirais, une phrase totalement offensive qui frola à peine l'orgueil du jeune dessinateur. Au même moment, sans même prendre le temps de lever ses yeux marons, couleur terre, vers la jeune poupée, il répondit sèchement, dans le même ton de voix qu'elle avait osé employer pour lui faire comprendre qu'il était agaçant.

    « Mais, très chère dame, votre vie est déjà totalement pourrie de toute façon. Qu'a-t-il donc de mal à cracher un peu plus à vos pieds d'une manière indirecte ? »

    Cette phrase, parfaitement réfléchie vint trahir son âge qu'il cachait derrière un visage angélique. Et son simple haussement de sourcil vint, lui aussi, trahir son inintérêt qu'il tentait de porter envers elle. C'était purement méchant de sa part, il fallait l'avouer. Mais Innocent n'était plus -parce qu'il l'avait déjà été, autrefois- le petit enfant qui laissait les plus âgés avoir le dernier mot. Il préférait vilainement leur arracher d'entre les lèvres avant qu'ils n'aient à le prononcer. Il ne fut pourtant pas surprit d'entrendre une nouvelle fois la secrétaire beugler. Il ne porta que le minimum d'attention à ce qu'elle disait, continuant de faire courir sa mine de plomb sur la surface du bureau, traversant les traces de sang sec aussi bien que celles encore fraiches.

    « Ecoute, petit agneau faussement immaculé, je passe mon temps à régler des formalités administratives. Il s’agit de mon boulot, et je dois le faire consciencieusement. Et pour se faire, il ne doit y avoir que deux personnes dans cette pièce : le nouvel arrivant et celle qui l’accueille. Autrement dit, ayant déjà examiné et classé ton dossier, tu ne peux rester plus longtemps dans ce bureau. »

    Innocent leva brusquement son doigts rouge, lui ordonnant de se taire. Odieux. Il était odieux, lui aussi. Totalement, devant cette prétentieuse bornée qui se croyait cent fois supérieur. Avec ses gestes faussement gracieux, cette manière de se tenir, les bras croisés sur sa poitrine, la taille cambré. C'était trop féminin pour le jeune Haze. Et personnellement, il ne la trouvait ni attiante, ni désirable. Si c'était le charmé qu'elle tentait de faire, elle s'enfoncer le doigt dans l'oeil, jusqu'au coude.

    « Agneau ? Faussement ? Pour commencer, je porte un nom. Vous le connaissez sûrement vous aussi, puisque durant un bref instant vous avez lu toute ma vie. En second, je n'ai aucunement idée de ce que veut dire ce mot ; consciencieusement. Ensuite, nous sommes deux. Je suis le nouvel arrivant et vous êtes celle qu doit m'accueil. Personnellement, je ne me sens pas très bien accueillis. Et si, le fait que mon dossier soit déjà classer gêne, je peux toujours le reposer sur le bureau et nous aurons un peu plus de temps pour discuter... gentiement ? »

    Quelque chose semblait étrange. Peut-être était-ce cette voix, pleine d'assurance qui sortait de sa bouche. Son visage ne laissait pas cette impression à première vue. On aurait plutôt tendance à s'attendre à une voix plus fluette, plus aigüe et plus amusée. C'était surtout une voix froide, sèche. Remarquez, un moment plus tard, il reporta son attention sur le bureau, un beau sourire suspendu aux lèvres. Il continua son dessin, crayonnant maintenant un champignon femelle, pour être avec M. Gnonpicham (il avait gribouillé son nom, de son écriture d'enfantine, sous le personnage).

    « Innocent Haze, déguerpis. »

    « La dernière personne à m'avoir appelé par mon prénom complet, c'était Mère. Je ne vous donne absoluement pas le droit d'en faire autant. »

    Malgré son approche brève, Innocent ne cèda pas et s'ancra plus profondément dans le fauteuil, Ô combien confortable. Il la provoquait. Odieux. Puis elle avança totalement, penchant le tronc de son corps vers l'avant pour atteindre l'oreille du petit Haze.

    « As-tu compris ou dois-je te le répéter ? »

    Moi ? Si j'ai bien compris ? Mais j'ai tout très bien compris. Il est clair que je l'agace, et qu'elle veuille que je disparaisse, là, maintenant. Je n'ai pas envie de la quitter. Je suis bien ici, elle m'amuse. J'ose ou je n'ose pas ? Ouvrir les bras, l'agripper par la taille, glisser mes mains dans son dos et nouer mes bras avec le plus de force qu'ils disposent, donc pas beaucoup. J'ai osé, je l'enlacer avec tout mon amour. Un amour d'enfant, certes, mais c'est le seul dont je dispose. Un calin, une grosse boule d'amour et d'affection.

    « Je ne bougerai pas. »
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime22nd Juillet 2008, 6:10 pm

    Elyse continuait de fixer obstinément les faits et gestes de l’enfant. Elle le considérait comme elle le voulait, et ce n’était certainement pas cette énergumène qui allait la dissuader de penser ainsi. Si elle était une boule de nerfs, lui en revanche était un être plein d’orgueil, cela se voyait dans ses actes. Innocent hanté par un je-m’en-foutisme abracadabrant, la secrétaire ne chercha pas à comprendre plus longtemps, et encaissa chacune de ses répliques en silence, pendant qu’Haze touchait à tout et à rien. Le dos calé confortablement contre le dossier de sa chaise à elle, et elle seule, en train d’ouvrir tous les tiroirs un par un dans un crissement désagréable. Puis, il s’amusa à dessiner sur le bois de son bureau bancale et sanguinolent, sans se soucier du souci qu’elle lui causait. Non parce qu’elle s’inquiétait, mais plutôt parce qu’elle était soucieuse de répondre aux attentes d’un certain Isaac, et que sa venue en ces lieux ne serait pas du tout désagréable. Peut-être devait-il être le seul à régler ce genre de problèmes comportementaux, à moins qu’une baffe soit suffisante pour calmer les ardeurs de son interlocuteur. Et s’empressant de répondre posément à la première parole de son odieux petit esprit, elle ricana avant de rétorquer :

    « Que sais-tu de ma vie ? Qui te dit qu’elle est pourrie ? Sache que mon existence a été un lot de désespoir mais aussi de jouissance. Ma vie est pourrie parce que ça t’arrange, mais moi au moins, je ne me suis pas faite violée par mon propre père, car je fus l’objet de sa propre déchéance. Ce fut pour cette raison que j’atterris ici contre mon gré, et maintenant, je peux vivre de mes jouissances comme bon me semble. Alors comment pourrais-je qualifier ma vie de « pourrie » ? Alors qu’elle a son lot de vices et de plaisirs ? C’est plutôt la tienne qui fut déplorable, à en croire ce que j’ai lu sur ton dossier, parmi les gribouillis griffonnés de part et d’autre. »

    Et comme si le fait qu’elle soit une adulte et lui un simple adolescent ne comptait pas, il haussa son index rougeoyant de sang coagulé, pour lui sommer de se taire. Sans rouspéter et surtout parce qu’elle ne voulait pas envenimer la situation pendant un moment aussi primordial, elle se tut, obéissant à cet accord tacite qui naquit entre eux. Maintenant qu’elle venait de répondre avec véhémence à son souhait, qui était donc de faire mourir sa voix pendant quelques minutes, les paroles d’Haze retentirent. Une confiance inébranlable habitait chaque mot s’évadant de sa cavité buccale et dont les sonorités étaient émises par ses cordes vocales. Et durant ce moment interminable elle dut se retenir plus d’une fois de s’esclaffer. Pourquoi ? Parce qu’elle n’avait aucune raison d’accueillir convenablement ses patients ou ses esprits. Pour la forme, parce que cet asile n’était pas un camp de vacances, un camping quelconque, et qu’il n’y avait aucune règle dans son contrat de travail, qui ordonne de bien se comporter avec les nouveaux arrivants. Elle n’avait aucune raison de se donner la peine de modifier son comportement pour les autres, et Isaac avait été prévenu à l’avance de son caractère odieux et exécrable, étant donné qu’il fut le premier à parcourir précautionneusement son dossier. De plus, à quoi bon palabrer avec un enfant qui n’avait pas suffisamment de vocabulaire pour la comprendre entièrement, pour saisir le sens de ses paroles et le ton dans lequel elles étaient employées ?
    Cela ne rimait à rien, et les bras ballants, secouant négativement de la tête, sa longue chevelure basanée se fondit dans l’obscurité, mais semblait luire d’une étrange manière. Ses yeux quant à eux, ne lâchaient pas d’une semelle leur vis-à-vis, avides de découvrir tous les véritables secrets de ce personnage atypique, et cela autrement qu’en connaissant son vécu. Certes, elle avait tout lu, tout parcouru dans les moindres détails, mais cela ne donnait pas suffisamment d’information sur sa manière d’agir, son tempérament en direct et tout ce qu’il s’ensuivait. Elle voulait mettre une étiquette sur lui, être sûre de savoir à qui elle avait affaire, et commençant à se demander où cela allait la mener, elle poursuivit la discussion :


    « Que je sache, je ne suis pas Mère Térésa, il me semble que tu l’as compris. Alors pourquoi te donnes-tu la peine de me faire remarquer que je t’ai mal accueilli, puisque c’est vrai ? je suis parfaitement consciente de la laideur que je reflète, et je la cultiverai jusqu’à ce que les ténèbres de cet asile m’avalent pour l’éternité. Et non merci, c’est très aimable à toi de me donner un peu plus de lecture, mais je pense que les autres personnes qui viendront après toi sauront satisfaire ma curiosité malsaine. »

    Elle s’apprêta à lui tourner le dos, sa robe caressant ses mollets, et ses manches frôlant ses poignets abîmés par diverses méthodes permettant de s’infliger une petite Mort. Des années après, elle continuait de se faire du mal, de se rapprocher toujours plus de cette entité pour qui elle vouait un culte certain. Elle la connaissait de plus en plus, apprenait à entrer en osmose avec elle. Sauf qu’actuellement, ce ne fut pas Dame Mortifère qui fusionna avec son corps amaigri par une malnutrition et souillé par multiples mutilations, mais deux bras qui entourèrent sa taille et la surprirent aux premiers abords. Elle fit volte-face sur elle-même, s’apprêtant à enrager contre Haze. Toutefois, elle le surprit en train de s’approcher davantage, l’enlaçant sans une once de retenue et décrétant qu’il ne bougerait pas, qu’il resterait ainsi. Sous-entendu, elle pouvait toujours s’accrocher pour qu’il la lâche, et c’était contradictoire de dire cela de cette manière.
    Qu’essayait-il de prouver en agissant ainsi ? Qu’il possédait un cœur, et qu’il avait donc plus de mérite que les autres ? Certainement pas, car si il s’était retrouvé ici, c’était que la concupiscence le guettait au tournant, et qu’il n’était pas à l’abri de ces pulsions qui prenaient quiconque se montrant vulnérable. Elle n’arrivait pas à se mettre dans la tête que cet enfant éprouvait réellement quelque chose pour elle, hormis de l’indifférence et de l’amusement. Depuis le début, il la persiflait, tentait vainement de la faire descendre de son piédestal. Par conséquent, ce retournement de situation la laissait perplexe, sceptique. Et ses épaules tressautant au fur et à mesure qu’un ricanement faisait vibrer le fond de sa gorge, elle eut envie de lui cracher à la figure, là, maintenant, tout de suite. Parce que sa candeur était une tâche qu’il fallait souiller, une blancheur immaculée avec laquelle il savait jouer pour manipuler le cœur de son prochain. Toutefois pour la secrétaire, la candeur ne représentait rien hormis une vanité surdimensionnée qu’il était meilleur d’écraser à plate couture. Résultat des courses, elle ne comptait pas lui prodiguer un traitement de faveur. Et si elle pouvait se débattre pour s’arracher de son étreinte, lui en revanche pourrait toujours faire l’arbre droit pour gagner ce premier round.


    « Je ne vois pas ce qu’il y a d’astucieux dans cette étreinte. Tu perds ton temps. Moi, j’ai toutes les heures qu’il me faut pour accomplir mon labeur. On m’a engagé pour des critères spécifiques, et tu n’es aucunement en train de les salir en me faisant perdre toutes ces minutes. Les seuls à payer de cette longue attente, sont les personnes qui patientent désespérément dans la salle d’à côté. »

    Des borborygmes emplissaient son tube digestif, et leurs échos rebondissaient sur les parois de son estomac. Elle sentait la faim titiller légèrement son corps, mais elle tiendrait. La force de l’habitude lui permettrait de faire face à ce petit inconvénient qui, comparé à un enfant vous étreignant sans avoir pour intention de vous lâcher, était minime. Et les bras toujours ballants, ses épaules complètement décrispées et ses mirettes océaniques continuant de pourfendre l’obscurité pour cerner le visage de son interlocuteur, elle sentit sa chevelure obscure voiler une partie de son faciès. De l’autre côté de la porte du secrétariat, les autres arrivants s’impatientaient. Certains commençaient déjà à devenir fous, et parlaient tout seuls avec l’espoir de s’extirper de cet enfer, alors qu’ils y resteraient pour toujours. Et d’autres pleuraient la venue de ce monde qui n’était plus à leur portée de mains, parce qu’il leur était inconnu et qu’il pouvait allègrement se jouer d’eux, galvanisé par une force méphistophélique et bel et bien invisible.
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime23rd Juillet 2008, 8:44 pm

    Innocent ne s'autorisa même pas lever la tête une seule fois lorsqu'elle répondait avec prescience. Il avait l'impression qu'elle avait lu dans sa tête tous les mots qu'il avait mit en ordre avant de les dire, pour déjà se préparer à répondre. Le délais était tellement court et bref qu'il en fut surpris, mais sans plus. Ce sentiment d'avoir trouvé quelqu'un comme lui, un égo surdimensionné, une sorte de moitié, emplis brusquement sa poitrine lui engourdissant systèmatiquement tous les membres tant c'était bon. Et c'est pourquoi, à contre-coeur, il dut se saisit d'un second crayon, ayant brisé la mine presque morte du précedent. Ses doigts parcourus avec délicatesse son bureau, à elle, d'une manière hypocrite, faisait des jambes avec son index et son majeur. C'était une sorte de provoquation, mais comme il voyait bien qu'elle n'allait pas cèder, il abandonnant son idée et se remit à gribouiller sur les traces de sang et sur la poussière qui maculait çà et là son chantier de travail. Il avait décidé d'être parfaitement odieux avec, ce qu'il croyait, la rivale parfaite. Innocent avait enfin trouvé quelqu'un de son calibre, qui pourrait le distraire un peu. Cette pensée malsaine le fit sourire lorsqu'il continuait d'écouter ce que la secrétaire avait à débiter. Lèvre pincées, sourcils froncés, il ne semblait aucunement intéressé par la réponse que la jeune femme, toujours au bout de la pièce, lui rétorquait avec une assurance enflammée.

    « Comme ça... les cornes ici... un petit pois ici... »

    Lorsqu'elle s'arrêta de parler, il leva la tête, sans toujours la regarder, comme s'il avait entendu un faible son. Il se dit que l'ignorer pourrait la rendre furieuse mais en même temps, cette idée l'enchantait. Et c'est avec un petit sourire en coin charmant, encore une fois, qu'il baisant la tête, reportant son entière concentration sur son dessin, ou plutôt sur tous ses dessins.
    Et il lui répondit. Et elle aussi, à son tour, lui répondit et tout sembla se dérouler en une seule seconde, comme si chacun prévisualisaient ce que l'autre allait dire avant que celui-ci le dise lui-même. Elle s'approcha enfin de lui pour l'insiter à se lever mais Innocent ne s'en préocupa pas du tout. Il restait totalement concentré sur ses dessins, la langue légèrement sortie et sur le côté de sa bouche, comme font les enfants qui essaient de ne pas dépasser lorsqu'ils colorient.

    Elle s'approcha un peu plus, toujours plus, pas après pas, pour enfin atteindre son oreille. Innocent sursauta très légèrement et en rougit presque, tellement il se sentait honteux d'avoir eu peur un histoire de cette jeune femme. Mais dans sa voix, il desselait quelque chose d'haineux, comme si elle tentait de le cacher derrière un visage froid et méchanique.
    Ses bras, enlaçant sa taille.
    Ce qui surprit le petit Innocent ne fut pas la réaction assez positive de la secrétaire mais plutôt son corps atrophié sous ses bras. Il croyait pouvoir faire le tour de son tronc avec une difficulté légère mais fut étonner de sentir sa peau presser contre le tissu de sa robe aisément et toucher enfin quelque chose de dur, plus loin. Maigre, elle l'était, voir trop. Peut-être une maladie. Innocent en avait entendu parler, c'était rendue une mode en hausse, de se faire vormir et d'ateindre la silouhaite parfaite. Bien que dans ses yeux, Haze ne voyait aucunement la lueure d'une jeune femme cherchant absolument à être belle, il se posa tout de même la question.

    Ouvrir la bouche, elle le fait si bien. Pour parelr, pour dire ce qu'elle pense. Elle plonge son océan dans ma terre. Le bleu de ses yeux, le marron des miens. J'ai l'impression de voir mes yeux bleus dans les siens. Comment expliquer ? Ce sont les même yeux que moi. Je crois... Elle est tellement froide de visage.

    « Je ne vois pas ce qu’il y a d’astucieux dans cette étreinte. Tu perds ton temps. Moi, j’ai toutes les heures qu’il me faut pour accomplir mon labeur. On m’a engagé pour des critères spécifiques, et tu n’es aucunement en train de les salir en me faisant perdre toutes ces minutes. Les seuls à payer de cette longue attente, sont les personnes qui patientent désespérément dans la salle d’à côté. »

    « Pourquoi il doit y avoir quelque chose d'astucieux derrière ça ? Tu sais ce que c'est ça ? Je crois qu'on nomme affection. Je crois pas que tu connais vraiment. »

    Il marqua une pause, mordant le vide, claquant des dents.

    « Tu te contredit toit même... Tu dis ne pas avoir de temps à perdre et avoir des patients à évaluer, mais en même temps tu dis vouloir faire faire attendre... Contradictoire, contradiction... »

    Sa voix avait soudainement changée. C'était celle d'un enfant maintenant, pour de vrai. Plus celle d'un adulte emprisonné par le syndrôme de Peter Pan...
    Il resta immobile. Immobile, les bras toujours autour de la secrétaire, tendre et doux. Pourquoi ? Peut-être tout simplement parce qu'il en avait envie.
    Innocent n'était pas généralement quelqu'un à se suspendre aux lèvre de son vis-à-vis, mais je dois bien admettre que particulièrement à cet instant, il avait hâte d'écouter la réponse qu'elle aurait à lui donner. Il était tout excité et son coeur battait rapidement, pompant son sang avec force une telle force que la seule chose qu'il entendait dans ce silence de glace, c'était le bruit de ses veine sur ses tempes.
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime29th Juillet 2008, 7:49 pm

    La tension était à son paroxysme tout comme l’obscurité qui semblait s’épaissir au fil des minutes qui s’écoulaient. La scène s’étirait doucement dans le temps, et Elyse avait l’impression de s’éterniser, et cela péjorativement. Elle détestait perdre du temps, parce qu’elle savait que tout ralentissement de son labeur, exigerait d’elle qu’elle se mette à l’ouvrage jusqu’à tard durant cette journée, plus longue ou plus courte que les autres. L’avis divergeait selon les opinions de chacun, et celui de la secrétaire était qu’elle exécrait ce petit fantôme qui enlaçait son corps famélique, maigre comme une asperge, et ressemblant à un squelette ambulant galvanisé par la haine et le sadisme dont il regorgeait. Fixant le vide et le néant qui les enveloppait tendrement, elle sentit la désagréable chaleur de son corps, le contact de sa peau sur le tissu oppressant de sa robe. Elle n’aimait pas ce contact corporel qu’elle n’avait jamais connu, et les premières impressions qu’elle porta sur cet acte étaient plus que méprisantes. Elle maudissait toute personne brisant cette barrière de glace et cela en s’obstinant à violer une partie de son intimité. Frôler ne serait-ce qu’une parcelle de peau était pour elle une atteinte à autrui. Après tout, personne ne l’avait jamais serré dans ses bras durant son enfance, et comme le rétorqua si bien Innocent, Elyse n’avait pas du tout connu l’affection. L’amour maternel ? Elle ne le connaissait pas, et n’avait aucune idée de ses vertus et de ses inconvénients. Elle était restée indépendante jusqu’à ce qu’elle arrive dans cet asile, dans lequel elle perdit soudainement la vie. Cette vie qu’elle égara comme si il s’agissait d’une chose futile, inutile pour l’essence de l’univers. Elle avait conscience de sa petitesse dans la galaxie toute entière, mais elle ne supportait pas que l’on puisse heurter sa sensibilité de cette manière. Evidemment, elle avait ses faiblesses, mais elle ne montra celle-ci qu’en pinçant plus fortement ses lèvres. Cette mimique était à peine visible dans la pénombre cauchemardesque, et son visage se contenta de se rendurcir davantage. Elle était froide, et ne répondit pas aux répliques du gamin, trop préoccupée à définir ce que pouvait être cette affection qu’il avait évoqué.

    *Je lui en foutrais de l’affection moi, à ce sale môme !*

    Cette pensée n’eut aucune incidence sur les traits de son faciès. Elle s’efforçait d’être impassible, alors que les battements du cœur d’Haze prévoyaient le contraire. Il était excité comme une puce à l’idée d’entendre une nouvelle fois, la voix de la femme candide émettre ses mélodies sèches et austères. Quelques fois rauques, d’autrefois étouffées par une possible fureur refoulée, elle faisait naître en chacun un malaise ou une sensation différente, de personne en personne. Mais ce que pensaient les autres lui était égal, elle n’avait d’yeux que pour elle. Maintenant, elle devait se débarrasser de cette oppression qui étouffait son âme, et faisait jaillir hors de son corps le démon qu’elle essayait de contenir. Vainement.

    Sans prononcer un seul mot, elle bougea enfin ses bras. Un mouvement, bref, mécanique. Un réflexe que toute femme délicate avait lorsqu’un enfant l’agressait un peu, en se jetant à sa taille pour ne plus la lâcher. Innocent avait agi ainsi. Que ce fusse parce qu’il avait une certaine affection pour Elyse, ou autre chose, la demoiselle n’en avait cure et opta pour se détacher de cette étreinte douloureuse. Refusant d’être plus sociale que ce qu’elle ne l’était déjà, elle approcha ses doigts enfantins de ceux de l’enfant, solidement liés les uns aux autres pour clore ce cercle qui empêchait la femme de se mouvoir. Puis, ses ongles manucurés et vernis d’un rouge ensanglanté, commencèrent à caresser les mains de l’esprit. Non parce qu’elle était une obsédée quelconque, mais parce qu’elle analysait. Elle en conclut que tous ces doigts, sagement entrelacés, étaient obstinément rapprochés et donc indisposés à se détacher les uns des autres. Prenant son courage à deux mains, il lui en fallut peu pour que ses ongles s’enfoncent soudainement dans la peau du chérubin. Son corps, bien qu’ectoplasmique, n’effraya en rien la poupée de sang, qui s’occupa de renforcer l’emprise de ses ongles. Elle aussi avait été morte il y avait de cela quelques années, et que lui importait les représailles de toutes ces initiatives qu’elle prenait délibérément. Indubitablement, de l’hémoglobine s’échappa de l’enveloppe corporelle. Tiens, est-ce que ça saignait un esprit ? En tout cas, elle sentait une substance chaude couler sous ses doigts, et elle l’étala un peu plus sur ceux de l’esprit, en se jouant habilement de la calamité que ses pauvres ongles vernis ressentirent, en se frayant férocement un chemin dans les pores de sa peau. Continuant son manège, elle commença à séparer deux doigts, et cela en les gardant entre les siens, se risquant à les tordre quelques fois, surprenant un léger craquement rompre le silence enchanteur de l’obscurité. Se mordillant la lèvre inférieure dans un élan de concentration extrême, elle put s’emparer d’une autre paire de doigts qu’elle put de nouveau dissocier. Encore un effort, et elle pourrait enfin être libre. Plus jamais elle ne serait sa captive, parce qu’elle était insoumise et indomptable, comme une lionne à l’état sauvage. Cependant, elle éprouva assez de difficultés à s’écarter de lui, et elle le put enfin lorsque les derniers doigts lâchèrent prise, manquant d’en craquer un autre en s’éloignant rapide comme l’éclair de ce corps spectral. Puis, après cela, elle resta immobile, constatant que le sang qu’elle avait récolté lui appartenait. Ca piquait, son corps le sentait maintenant et, l’odeur qui se dégageait de ce liquide à la couleur alléchante, lui donna envie de lécher avec lascivité l’extrémité de ses doigts. Chose qu’elle fit, en ne manquant pas de surveiller du coin de l’œil son vis-à-vis.


    « Tu n’as pas tort en disant que je n’ai jamais connu cette chose que tu appelles « affection ». Mais disons que jusqu’à présent, je n’en ai jamais eu besoin pour avancer. Oh ! Bien sûr, j’aurais pu avoir une vie meilleure mais…c’est ainsi que se déroula la mienne. Et ce que tu appelles « affection » ne doit pas être telle que tu dois la décrire, intimement, en ce qui me concerne. Comment peux-tu t’attacher à moi ? Hm ? »

    Ricanant nerveusement, elle laissa un long soupir d’exaspération s’échapper, volant dans l’atmosphère et divulguant l’exaspération profonde d’Elyse Cromwell. S’approchant finalement d’une fenêtre aux carreaux si peu entretenus que l’on ne pouvait y voir le paysage de Glasgow, elle croisa ses bras et cessa de porter une quelconque considération à Haze, et cela après avoir prononcé :

    " Une immondice de la nature ça ne s’affectionne pas. C’est ce qu’ils disaient tous ! »
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime26th Septembre 2008, 2:32 am

    « Certaines personnes, oui, sont méprisées tandis que d'autres sont trop aimées. Dommage, l'amour est tellement bonne, goûte tellement bonne, sent tellement bonne. Dommage. Oh oui, dommage... »

    Le premier « dommage » qui s'échappa de ses lèvres, ainsi que le reste de la phrase qui suivait dans le même ton, laissait comprendre qu'il se ventait. Sa voix s'était voilée d'un sifflement clair qu'il se permettait de souffler lorsqu'il accentuait, à chaque fois, le mot « bonne » en allongeant la première syllabe. On pouvait aussi appercevoir une pointe d'amertume, comme si maintenant il n'y avait plus accès, ce qui était vrai dans un sens. On aurait très bien pu comparer sa voix étrange à celle d'un enfant qui montre un nouveau camion qu'il a eut en cadeau de sa tante préférée. Cette façon de se venter sans vraiment en prendre compte... Un enfant encore, ne l'oubliez pas.
    Le second « dommage » ressemblait, lui, au même « dommage » qu'une personne rencunière emploi lorsqu'une personne qu'elle méprise lui annonce une triste nouvelle. Son ton de voix se voudrait compatissant mais il est clair, oh oui très clair, que derière il se cache que du sarcasme à l'état pur, dur, coulant, méchant.
    Le troisième « dommage » se perdit dans un écho méchant qui percutait en decrescendo les murs de la pièce qui s'étouffait de noir. En même temps, c'est sourcils s'étaient froncés et il avait baissé la tête, voilant ses yeux de ses cheveux sales et rouillés. Son comportement avait changé un dizième de seconde seulement, ensuite il retrouva son éternel sourire enjoleur et manipulateur.

    « Savez-vous danser ? J'ai envie de danser. Dansons. »

    À peine avait-il mit le pied par-terre qu'il s'évapora dans l'air sous une forte pression. Une boule d'air chaud qui explosait, laissant derrière elle une odeur forte d'essence qui se répendait en quelques secondes à peine. Et puis plus rien. Il parraissait bel et bien mort, plus aucun son ne venait troublé le silence angoissant qui s'était accumulé. Et peu à peu, les gémissement de peur et de folie remontèrent de la salle d'attente, comme si quelqu'un avait lever une pancarte de ses deux mains où il était écrit en grosses lettres "PANIQUEZ".
    Croyez-vous vraiment ? Innocent veut danser. Et il va danser.


    Le son agressant et inégal d'un gramophone se fit entendre, s'élevant d'un coin sombre de la pièce où il n'y avait rien, que sang et que noirceur.
    Une main agrippa brutalement le bras de la jeune secrétaire. Jeune ? Elle était morte depuis plus de trente années. Jeune en apparence du moins. Sans plus attendre Innocent porta son autre bras à sa taille en resserant leurs deux corps. Elle était prise au piège dans son étrainte et sans même attendre sa réaction il l'attira vers le centre de la pièce -le coin le plus éclairé, sous le lustre. Le jeune Haze était réapparut et avait bien dans l'intention de danser un peu.

    Assez étrange. Un moment avant il dessinait et maintenant il dansait. Un lien entre ? Aucun. Simplement un esprit tordu et complètement attrofié par du sadisme qu'il qualifirait de joyeux et festif. Où je veux en venir ? Nul part. Je raconte ça seulement pour me mrajouter des lignes, voyons.


[ Pardonne moi... ]
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime28th Septembre 2008, 11:30 am

    [ I forgive you ! =) ]

    Le duel de mots était plus oppressant que ce qu'avait pu s'imaginer la secrétaire. L'étau se refermait sur elle et non sur le fantôme qui avait bien plus d'avantages qu'elle dans ce monde où, seules la folie et la mort prédominaient. Leur omniprésence était dérangeante, certes, mais elle était une façon de faire oublier aux gens les plus purs, la simple définition du bonheur qui les avaient rendu vaniteux. Pour la plupart, ils n'avaient pas tôt fait d'atterrir ici que toutes les barrières érigées par un monde parfait s'étaient effondrées, comme pour leur ouvrir les yeux, lever le voile sur ce qu'était le cauchemar pur et dur. Leur âme s'annihilait lentement mais sûrement, car ils n'étaient plus capables de se défendre devant les forces de l'inconnu. Tout n'était que machiavélisme dans ces corridors peinturlurés de sang où le maître mot était "tuer" jusqu'à ce que plus personne ne puisse régner en maître en ces lieux obscurs. Elyse quant à elle, se contentait d'assouvir bon nombre de ses fantasmes, tout en accomplissant sagement son labeur. Elle méprisait l'idée d'être manipulée par un spectre, mais parce que contrairement à elle il avait connu l'affection, elle l'enviait. Oui, elle n'aurait jamais cru penser cela un jour, mais elle l'enviait par-dessus tout et c'était son orgueil qui en prit un coup. Elle avait pensé être l'unique dieu de son univers, une entité suprême hissée sur un piédestal, dont la solidité dépendait du nombre d'êtres humains qu'elle avait assassiné au sein de l'asile. Elle se souvint de ses premières victimes, apeurées, et des suivantes, toujours épouvantées par sa laideur intérieure, tandis qu'elles s'étaient faites lamentablement bernées par son aspect enfantin. Sa candeur était une protection, une barrière qui lui permettait de tromper son prochain. Mais elle était aussi une geôle, car certains se plaisaient à jouer avec ça. Elle craignait constamment que tout se retourne contre elle, mais aveuglée par son narcissisme et l'affection qu'elle portait à son Ego, elle en oubliait toutes les possibilités.

    De l'autre côté de la porte du secrétariat, les futurs patients ou futurs membres du personnel, commençaient à paniquer comme ce n'était pas permis. Leurs corps tremblaient comme des feuilles mortes tombées d'un platane subissant la période automnale. Quant à la secrétaire et à l'ectoplasme, ils se prêtèrent à un jeu bien spécial. Sans qu'Elyse ne puisse l'en empêcher, Haze disparut, se confondant avec l'air qui emplissait la pièce. Une odeur de sang embaumait continuellement les environs, et regardant autour d'elle, jetant des coups d'oeil furtifs et prudents, elle s'interrogea sur les réelles intentions de ce môme. Soudain, elle entendit une proposition particulière. Un "Savez-vous danser ?" qui la surprit. On ne lui avait jamais demandé cela auparavant, et elle ne sut quoi répondre. Elle avait honte de ne pas savoir faire une chose aussi futile, mais il n'empêche qu'elle n'y connaissait rien et qu'en sentant sa main et sa taille se faire piéger par une étreinte exacerbée, elle constata sa vulnérabilité.

    Une musique qu'elle connaissait bien se mit à retentir. Les crépitements d'un gramophone aussi ancien que l'Antiquité entonna une Danse macabre, composée par Camille Saint-Saëns. Une mélodie qui, comme son titre l'indiquait brièvement, était d'un morbide peut-être peu présent mais bien là. N'importe quel musicien pouvait l'entendre, le percevoir de son oreille musicale, agressée par ces sons si dérangeant qu'ils en devenaient intenables. Le corps d'Elyse fut propulsée tantôt en avant, tantôt en arrière, valsant et tournant sur lui-même, épris d'un maléfice dont elle ne pouvait freiner la puissance. Malgré tout, elle se laissa sagement porter, bien que maudissant cette scène. Elle savait qu'elle avait un travail à achever, mais cet interlude ne lui fit aucun mal contrairement à ce qu'elle pensait auparavant. Méthodiquement, elle essaya d'effectuer des pas, susceptibles de mener à bien cette valse qui quelques fois s'accélérait. Il y avait chez elle, à présent, une grâce que personne ne lui avait jamais trouvé. Son corps semblable à celui d'une poupée désarticulée et triturée de part et d'autre, se mouvait auprès d'une forme invisible, dont elle aurait préféré voir le visage afin de constater ses réactions. Mais elle se laissa porter par la musique, par le son entraînant du violon qui imposait son rythme. Non loin derrière, le piano et ses notes enchaînées avec brio, créait avec le précédent instrument évoqué, une douce mélodie qui, tantôt macabre, tantôt enjouée, conduisaient deux danseurs par la mort, à jamais liés.


    * Pour ça, toujours je le maudirai ! *
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MessageSujet: Re: # Entre odieux // Elyse Cromwell   # Entre odieux // Elyse Cromwell Icon_minitime29th Septembre 2008, 3:51 am

    Alors que leurs mouvements se faisaient de plus en plus effrénés, alors que leurs pas se faisaient plus endiablés, plus brusques, alors qu'Innocent serrait un peu plus la taille fine de cette secrétaire intéressante, tout cessa sans crier gare. Innocent disparut, emportant avec lui l'éclairage faible mais présent qui avait envahit les lieux. Sans même se terminer dans un doux decrescendo, bien au contraire, la musique s'interrompit aussi brusquement qu'elle avait commencée pour laisser à nouveau la pièce dans son silence oppressant et angoissant. Et la pauvre Elyse, complètement désorientée se retrouvait seule au centre de la pièce dans la même position, comme si elle tenait quelqu'un par la taille et par les épaules quelques secondes auparavent. Ou était Innocent ?

    Bien callé dans son fauteuil, les pieds nus posés à plat sur la chaise, les jambes écartés pour laisser passer ses bras entres et les genoux remontés sous à hauteur de son menton, Innocent avait retrouvé sa place derrière le bureau de bois blanc éclaboussé d'un liquide rouge qui ne voulait, à première vue, jamais sècher. Devant lui, étendu, les crayons étaient toujours là comme si jamais le moment de danse s'était déroulé, comme si la secrétaire anorexique l'avait imaginée de toutes pièces. Avait-elle ? Et Innocent, dans sa position décontractée, comme si rien ne s'était produit machouillait la gomme rosée mais enduite de sang avec un léger sourire satisfait mais méchant. Ses yeux rivés vers la voute du plafond, il imitait un grand artiste qui cherche l'inspiration, négligeant totalement Elyse et sa robe rouge, Elyse et ses yeux de putes, trop bleus et trop étouffants, Elyse et sa maigreur dégoûtante, Elyse et ses deux bras nus, ses deux jambes voilées par d'épais draps couleur sang. Soudainement, le visage inexpressif d'Innocent s'illumina dans un petit sourire de triomphe, relâchant l'étreinte serrée de ses dents sur le crayon de papier, il posa la mine sur le bureau et se remit à créer. Mais cette fois ce n'était plus des simples champignons, non, des mots s'allignaient dans sa fine écriture incertaine d'enfant tourmenté : des mots sans vraiment avoir de sens. Et au moment où ils les gravaient dans le bois, il lisait ses caractères timides à haute voix, ton régulier d'une personne lisant un texte pour elle même sans prendre de teintes enjouées...
        « Comme un silence, j'emmagasine l'énergie
        Je tue et je crie tout en m'endormant
        J'ai trois yeux gluants qui auscultent les gens
        Comme trois cyclopes assoiffés par le temps. »

    Non. Sa voix, une légère teinte. Un douce voix s'élevait, prevenant du plafond lui même, voix douce, voix tendre, voix doucement tendre...Rappellant quelque chose ? La chanson du gramophone. Oui...
        « La valse électrique
        Qu'on danse pieds nus dans l'eau
        La valse électrique
        Qu'on danse en serrant les dents

        Une bague, un diamant, un prêtre et du sang
        Un calice doré baignant dans le ...
        Tempérez vos attitudes funestes
        Oubliez ce qu'il en reste
        Respirez comme Andromaque
        Et il poussera des fleurs sur vos lacs

        La valse électrique
        Qu'on danse pieds nus dans l'eau
        La valse électrique
        Qu'on danse en pleurant

        Et si moi je voulais être électrique
        Quelques temps à tes côtés
        On pourrait peut-être bien s'amuser
        Quelques jours ou quelques années

        La valse électrique
        Qu'on danse pieds nus dans l'eau
        La valse électrique
        Qu'on danse en baisant. »

    Innocent marqua une pause. Il leva enfin les yeux vers la secrétaire qui se tenait toujours au centre de la pièce, dans sa robe rouge qui, croyait-on, prenait racine dans le sol, se fondant gracieusement avec le tapis de la même couleur qui recouvrait la pièce d'une barre verticale, droite, menant au bureau, vous guidant, vous, autres gens qui attendent derrière la porte et qui voient les minutes défiler, se transformer en heures... Le tapis sang vous guide vers le coin le plus rassurant, à première vue, le plus éclairer, le bureau de bois blanc. Détrompez-vous, horrible, noir, noir sont les yeux bleus de la secrétaire qui se hâte d'en terminer avec vous...

    « Alors, on danse, mademoiselle ? On danse seule, précisons. Seriez-vous un peu folle ? Danser de la sorte, sans gens sur qui prendre appuis, sans musique et plus, sans spectateur ? »

    Il posa son regard aux teintes violettes, poser, ou plutôt croiser. Le sien, son bleu dégoûtant, oppressant, angoissant. Où toute les misères du mondes s'étaient réunis pour former l'être le plus intéressant au monde, vivant ou non...


[ Pardonné ? é_è ]
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